6 septembre 2024

L’acrobate des eaux vives !

Posté sur un rocher moussu, juste au-dessus du courant, un cincle plongeur (Cinclus cinclus) surveille l’élément liquide et fait entendre sa voix sur fond du tumulte de l’eau. Pendant un long moment cet oiseau étonnant me fait le bonheur d’entendre son chant fait de notes sifflées ou grinçantes variées qui se mêlent au clapotis des eaux vives. Puis, cet oiseau singulier s’agite de secousses nerveuses et cligne des yeux, tandis que l’eau gicle et s’éparpille en d’innombrables gouttelettes. Le « Merle d’eau », comme on le surnomme aime particulièrement les torrents rapides et écumants, et même les cascades qu’il traverse sans aucune hésitation, notamment dans les forêts des reliefs dont les eaux claires et bien oxygénées ne sont pas polluées…

Cependant, dans cet univers aquatique tumultueux, il peut facilement passer inaperçu. Avec son aspect rondelet, sa courte queue, son plumage brun chocolat à noirâtre et son grand plastron blanc, cet oiseau étonnant ne peut se confondre avec aucun autre. De son vol rapide et direct, il rase l’eau en battant énergiquement des ailes, souvent en lançant son cri « tzett » sec et métallique.

Dès janvier, les couples se forment ou renouent leurs liens, chassant les congénères trop proches, afin de constituer leur territoire, mais c’est surtout en février et en mars qu’ont lieu les parades amoureuses. Parfois, le couple commence à bâtir son nid dès la mi-février, bien que généralement la femelle ne ponde pas avant le début d’avril.

C’est le seul passereau qui plonge et nage avec aisance, pouvant même marcher sous l’eau en s’aidant des ailes et des pattes. Parfois, après une plongée, il flotte à la dérive sur une courte distance, ailes entrouvertes avant de sortir de l’eau. Si le courant est rapide, le cincle plongeur peut s’accrocher aux cailloux avec ses pieds et ses griffes, mais il maintient plutôt son équilibre en entrouvrant et refermant les ailes ou par de petits coups de balancier. Lorsqu’il mange, il laisse flotter sa tête pour que l’eau glisse sur son dos et l’aide à rester immergé. Il peut se nourrir de petits poissons, mais c’est avant tout un insectivore qui capture quantité de larves et insectes aquatiques, type phryganes, éphémères, notonectes et coléoptères, mais aussi des petits crustacés comme les gammares et des mollusques.

 

Gilles Leblais,
photographe
de la vie sauvage

Vous invite dans son « Jardin Paradis »

 

 

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