Voici venu le temps des brouillards d’automne et des abondantes rosées matinales, bien que des arbres encore parés de jaune et de rouge résistent à l’arrivée du mauvais temps, avec son lot de ciel bas, d’averses et de vent. Dans le jardin, le silence automnal a remplacé les chants joyeux des grillons et des fauvettes, où pourtant quelques papillons semblent nier l’approche imminente du « vieil hiver », tandis qu’un rouge-gorge s’active dans les buissons et se nourrit à terre…
Chez le petit peuple des mammifères « trotte-menu», dans les haies et boisés, sous les litières de feuilles mortes, les tas de branchages et de bois mort, certains s’activent plus que d’autres. Le mulot à collier (Apodemus flavicollis) est de ceux-là. Très semblable au mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus), c’est son collier roussâtre, plus ou moins marqué, qui permet de l’en distinguer de prime abord. Il est toutefois plus grand et plus massif et arbore un pelage de couleur claire, doré sur le dos et plus orangé sur les flancs. C’est un excellent fureteur toujours sur le qui-vive, nanti de grands yeux et de larges oreilles, l’alertant d’un éventuel danger. Il est absent d’une grande partie de la France, occupant surtout tout l’Est du pays. Plus encore que le mulot sylvestre, le mulot à collier est actif la nuit et bien meilleur grimpeur. Presque exclusivement forestier, il escalade les arbres jusqu’à la cime, pour y rechercher sa nourriture, graines et fruits principalement, mais il raffole aussi des jeunes bourgeons et n’hésite pas à escalader troncs et branches jusqu’à une vingtaine de mètres de hauteur pour les atteindre. Dès l’arrivée de l’automne, le mulot à collier cherche souvent à pénétrer dans les constructions en lisière de bois et forêt, jusque dans les jardins arborés en quête de nourriture et d’abris. Il est alors régulièrement victime des chats et des pièges.